Jimmy the Kid, Donald WESTLAKE

Publié le par pacocado

                                                             

Dortmunder, escroc à la petite semaine, a besoin d'argent. Et faire des casses devient de plus en plus risqué et de moins en moins rentable. Aussi, lorsque Andy Kelp lui propose un plan soi-disant génial et imparable, malgré de fortes réticences notamment dues au fait que l'idée n'émane pas de lui, Dortmunder est bien obligé d'accepter d'en être.  Mais attention, il sera le chef, ça il y tient!
Le plan est simplissime : Andy Kelp a lu un livre de Richard Starks (autre pseudonyme de Donald Westlake) dans lequel l'équipe de Parker (héros récurrent de Starks) réussit avec brio l'enlèvement d'un enfant et l'extorsion de la rançon qui va avec.  Andy est formel, il n' y a qu'à suivre le roman à la lettre et il seront bientôt richissimes. Oui mais.....

Parce qu'il y a toujours un OUI MAIS chez Westlake, qui donne toujours lieu à des situations incongrues et drolissimes. Car il faut le savoir, Dortmunder a la poisse et malgré la meilleure volonté du monde, ses plans se déroulent rarement comme prévus. Certes, le plan a marché pour Parkers mais dans la vraie vie, les voitures sont plus lourdes que dans la fiction, le gamin kidnappé plus.....précoce et futé, le père moins prompte à laisser sa ligne de téléphone libre pour recueillir les instructions et les flics plus acharnés à donner des PV aux conducteurs de grosses berlines..
On assiste à des scènes mémorables, à se tordre de rire, comme celle où notre bande de losers se chamaille sur l'écriture du mot "déviation" ou encore celle  où M'man Murch choisit pour exiger  la rançon au téléphone de se cantonner à la lectures des dialogues du bouquin et a énormément de mal à s'adapter à la situation, ne serait-ce que pour le nom du gosse.
Il n'est qu'à imaginer ces 5 pieds nickelés arborés chacun d'un masque de Mickey pour ne pas être reconnu et ne pas effrayer le gamin,  par ailleurs plus occupé à lire le "New Yorker" et à mener son psy en bateau qu' à se plonger dans le monde merveilleux de Walt Dysney, pour imaginer l'atmosphère de ce petit roman irrésistiblement drôle et rafraîchissant.
Vivement le prochain...



Premières Phrases:

"Dortmunder, tout de noir vêtu, chargé de son sac de toile plein d'outils de cambrioleur, arrivait du parking du carrefour, par les toits. Au sixième toit, il se pencha vers la rue pour s'assurer qu'il était bien sur le bon immeuble, et la tête lui tourna un instant quand il vit la chaussée, flottant commme un navire dans la lueur de l'éclairage public, six étages plus bas.."

Morceaux choisis:

« -Vingt-cinq minutes pour ouvrir cette porter. JE ne fais pas une erreur, en douceru, parfait. Pas un son, pas de lumière. J'ouvre, je rentre, je promène ma torche, et tu sais coomment il est, le magasin?

Elle secoua la tête

-Aucune idée.

-Vide.

Vide?

-Entre mardi dernier et aujourd'hui, dit-il en agitant sa main droite, ils on fait faillite. Tu te rends compte? Mardi dernier, je passe devant, ils sont toujours ouverts. Ils sont en soldes jusqu'à 50% de rabais, c'est entendu, mais ils sont ouverts. Qui peut prévoir qu'ils vont faire faillite?

- On dirait que ça va mal pour tout le monde.

-Si je tenais le mec du magasin, dit Dortmunder, je lui en allongerais une.

-C'est pas de sa faute non plus. Il doit regrette la faillite autant que toi.

- Ca m'étonnerait bigrement, dit Dortmunder, l'air cynique. Il  a fait son beurre sur ces soldes, lui, je te garantis. Et moii, qu'est-ce-que-je ramasse. Peau
de balle.

(p44)


Publié dans Comique

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P
J'ai adoré le bouquin que tu m'as offert de Westlake "Dégat des eaux" avec le génialissime Dortmunder. Alors là, je vais me réserver celui-là bien au chaud ...j'en salive d'avance !!
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N
Coucou Paco,<br /> Dortmunder est mon héros récurrent favori. Je n'ai pas lu celui dont tu fais la chronique mais c'est le prochain sur ma liste ! Vive les loosers!!!
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