God save la France, Stephen clarke

Publié le par pacocado

Paul west , 27 ans, jeune cadre dynamique britannique quitte son angleterre natale et débarque à Paris pour aider une antreprise française spécialisée dans la viande à développer dans l'hexagone une chaine de salon de thé. Mais pour un britannique , le déménagement chez ces ennemis de toujours  que sont les mangeurs de grenouilles  va être l'occasion d'expérimentations insolites, de quiproquos génants et d'examens perplexes.

Ce roman est ce que je pourrais appeller un excellent interlude. Divertissant, facile à lire, court, et futile, l'idéal pour reprendre sa respiration entre deux  immersions dans d'autres univers plus glauques.
Paul West  se moque de nos travers de manière ingénue : Il est amusé par le comportement des français dans les files d'attente, interloqué par notre  propension à faire souvent la grève , envieux de notre don inné pour éviter les déjections canines,  ou encore agacé par notre bureaucratie unique en son genre. Mais il ne s'en tient pas qu'aux clichés caricaturaux et souligne ainsi d'autres particularités  devant lesquelles il s'étonne  mais que nous trouvons quant à nous parfaitement anodines comme nos thermomètres rectaux,  les cabinets des médecins situés dans des appartements et  les affiches de publicité pour lingerie dans le métro, notre manière de préparer  le thé et notre système de tutoiement : "Oh, ca c'est facile. Vous, dans votre position, vous dites "tu" à tout vos collaborateurs. Sauf peut-être à ceux qui ont l'air d'être plus âgés. Et à condition d'avoir déjà été présenté. La plupart des gens vous diront "tu" aussi. Il y en a, les plus jeunes, qui vous diront "vous" , et aussi ceux qui ne savent plus s'ils vous connaissent.OK?", lui explique son patron.  A croire que bien plus que la Manche finalement nous sépare.
 Et pourtant, on discerne derrière tant de raillerie un certain respect et même un soupçon d'admiration envers le mode vie hexagonal. N'est-il pas le premier à revenir  dare dare en France après quelques jours passés en Angleterre tant la cuisine, les boulangerises et les heures passées sur les terrasses de  bistrots à regarder les jolies femmes lui manquent?

J'ai peut-être été génée par l'abus des phrases en anglais phonétique prononcées par les français tentant de communiquer avec Paul du type "I am Bernard, ayam responsibeul of communicacheune" et me coupant parfois dans mes élans frénétique de lecture, et je dois avouer que l'histoire qui sert de trâme de fond à ses aventures ne m'a guère passionnée. Mais il n'en reste pas moins que ce livre est sympathique et que stephen Clarke a su croquer avec impertinence et un excellent sens de l'observation la société française dans ses charmes et ses contradictions.


Premières Phrases:

"   Septembre
Nous deux is not possible

L'année ne commence pas le 1er janvier, tous les français savent ça. Il n'y a que ces fous d'angloSaxons pour croire un truc pareil. En réalité, l'abnnée commence le premier lundi de septembre. Le jour où les parisiens récupèrent leurs bureaux après leur mois de vacacnces et se remettent à travailler le temps de décider où ilms partiront à la Toussaint."


Morceaux choisis:

«Comme la plupart des queues françaises, celle-ci comportait 2 ou 3 personnes de front. A la moindre occasion, vous progressez de quelques millimètres, histoire de garder un nez ou un orteil d'avance sur la personne arrivée après vous mais qui se tient à votre hauteur. Cela confère d'ailleurs  à la queue un élan permanent vers l'avant, car le moindre atome d'air entre vous et celui qui précède doit être immédiatement comblé"
(p-261)

" Les communistes promettaient la retraite à trente-cinq ans pour tous les fonctionnaires. Les socialistses ne proposaient rien parce qu'ils n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur un chef pour le faire. Les partis de centre droit (une bonne dizaine) promettaient tous aux employeurs qu'ils n'auraient plus à  salarier les salariés ainsi que l'impunité en cas d'accident industriel à moins de cent mille victimes. L'extrême droite, moins réaliste, proposait d'organiser des barbecues d'immigrés tous les vendredis sur chaque place de marché. ."
(p.271)



Publié dans Comique

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P
Exactement: Très léger. Mais entre deux bouquins bien lourds, prendre deux heures pour lire ce genre de bouquin, ça permet de souffler. <br /> et ça fait du bien
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S
Je n'avais pas vu ce bouquin dans ton blog Paco! je l'ai lu l'été dernier. c'est vrai que ce fut un bon moment qui m'a permis de sourire parfois. Maintent, ça reste léger et je ne pense pas lire les suites...
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A
Pour éviter le côté laborieux des transcriptions phonétiques, je conseille de le lire en anglais. Mais si! Très facile à lire, on évite ainsi les traductions impossibles et les jeux de mots qui perdent toute leur saveur en français et on se régale d'autant plus! Après "A year in the merde" (en VO) je conseille aussi la suite "Merde actually", où on prend plaisir de suivre ses péripéties, dans le même esprit léger. Par contre le 3e volet, "Merde happens" ne vaut pas vraiment le coup car on commence tout doucement à se lasser...
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P
Bon, je peux maintenant m'exprimer à mon tour sur ce bouquin, bien que ça fasse un bout de temps que je l'ai lu. <br /> Pour ma part, j'ai adoré la critique de nos petites habitudes et manies, et comme toi, je me suis surprise à en découvrir certaines , comme le fait de déchirer la salade plutôt que de la couper. A ne pas fourrer son nez plus loin que la France (voire une partie de la France), on finit par penser que notre mode de vie est universel ! Alors, quelle bouffée d'oxygène , j'ai vraiment bien rigolé à la lecture de ce livre. Je nuancerais mon propos quand même, car à la moitié du livre on se marre franchement moins. On s'en fout même un peu de son histoire de barraque à retaper, et de voisins pour le moins hostiles.<br /> C'est un peu dommage je trouve, ça donne l'impression qu'il n'avait plus rien à nous dire ayant épuisé les sujets dans sa première partie. J'ai eu vraiment le sentiment de lire deux bouquins différents ! <br /> Par contre, je suis déçue que les petites phrases en anglais pitoyable ne t'ai pas fait rire ! Peut être parles-tu ou lis-tu l'anglais beaucoup mieux que moi car je me suis vite habituée à sa manière de transcrire notre accent "frenglish". Ca a même été pour moi l'une des raisons qui mon fait adoré ce livre malgré l'intrigue raplapla. <br /> Ne courez peut-être pas l'acheter, mais si vous avez besoin d'une ou deux heures de rigolade, pourquoi pas ?
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P
<br /> Merci en tout cas pour m'avoir offert ces deux heures de rigolade. Et dieu sait si on en a besoin cette année<br /> <br /> <br />