Les orpailleurs,Thierry JONQUET

Publié le par pacocado

Le cadavre d'une jeune femme est retrouvé dans un triste état de décomposition. Sa main droite a été tranchée et son identité reste à déterminer. Quelques jours plus tard, deux autres cadavres à la main disparue sont également découverts.

A priori, une histoire simple: Des cadavres, une enquête....Mais rien n'est aussi simple qu'il n'y parait chez Jonquet, un des maîtres du roman noir français, et c'est peut-être ce qui fait sa force.
Car au delà même de l'enquête policière, c'est toute une kyrielle de personnages tout aussi attachants les uns que les autres que Jonquet nous offre, personnages complexes et tentant  de concilier leur vie privé à leur boulot qui les fait cotoyer un monde glauque et sans espoir. Beaucoup tentent de  vivre avec leur secrets, de Nadia Lintz, juge fraichement débarquée à Paris pour fuir une histoire de famille sombre et honteuse à Rovère, l'inspecteur au chevet de son fils, en passant par le vieillard Rosenfeld, voisin de Nadia. Cette galerie de personnage gravitent donc autour de l'enquête qui peu à peu, et de manière très vraisemblable , évolue tout au long des pages pour aboutir à un final en Pologne, qui remue les entrailles, et soulève les questions délicates de la vengeance et du pardon.

Ce n'est pas pour moi le meilleur de Jonquet, la fin flirtant dangereusement avec le pathos et l'intrigue étant parfois presque prévisible, mais "Les orpailleurs" reste un excellent roman noir à lire absolument.




Premières Phrases:

"-Je vous préviens, c'est un véritable poème .... murmura Dimeglio.
Il tenait sa main plaquée sur le bas de son visage.Son teint, d'ordinare rubicon était livide.
-Faites attention en montant, c'est pourri! ajouta-t-il d'une voix étouffée.
Rovère haussa les épaules et continua seul l'ascension."

Morceaux choisis:

« Choukroun ne parvenait pas à dormir. L'oail rivé sur le cadran du réveil, il conptemplait le défilé obsédant des paillettes de quartz et serrait les dents, les poings rivés sur ses oreilles. Les boules Quiès qont il faisait une consommation régulière ne suffisait plus à amortir le vacarme. Choukroun vivait à Argneteuil, dans une tour de la ZUP. Son studuo était encerclé par des fétards de tout acabits. un foyer de postiers occupait tout le huitième; exilés de leur province pour cause de chômage, ils noyaient leur nostalgie dans le pastis après chaque changement d'équipe au centre de tri. Une tribu de béninois, dont les hommes employés sur des chantiers, travaillaient en 3x8, campait au disième.Sur le palier du neuvième, l'appartement mitoyen, à gauche, abritait un atelier clandestin où une dizaine de turcs s'escrimaient sur leur machine à coudre du coucher au lever du soleil. Grâce à d'astucieux travaux d'insonorisation, Choukroun était malgré tout parvenu à endiguer le désastre.»
(p.82)



Publié dans Polar

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