Cujo, Stephen KING
Une famille moyenne englué dans des problèmes de couples et d’argent, voilà pour le qui.
Cujo tente de répondre au comment. Comment rester enfermé 3 jours dans une voiture en pleine canicule alors qu’un chien de plus de 100 kg et très très enragé dans tous les sens du terme, guette le moment où vous poserez le pied par terre pour vous manger tout cru.
Voilà une histoire de monstre, chère à Stephen King, mais un monstre réel, fait de chair et de sang , qui n’existe pas que dans l’imagination de ses héros.
Le livre est une réussite dans le sens où King arrive à nous tenir en haleine 380 pages avec cette histoire très simple, celle de Donna et son fils Tad, 4 ans, enfermé dans la voiture; de son mari Vic, qui parti en voyage d’affaire commence à s’inquiéter de ne pouvoir joindre sa petite famille; et de Charity et son fils Brett, les propriétaires de Cujo, partis en voyage, mais inquiets d’avoir laissé le chien qui semblait mal en point. La narration est parfaite dans le sens où elle introduit petit à petit le fait que tous les évènements dramatiques qui se déroulent ce jour-là ne sont que le résultats de coïncidences désastreuses, et que notre vie tient finalement à ce genre d’enchaînements de coïncidences.
On ressort pourtant légèrement désappointé de la lecture de Cujo, peut-être parce que la description de ce « siège », de ces 3 jours horribles n’est pas exploité totalement et laisse un peu la sensation de rester sur sa faim. Les problèmes pratiques comme la faim, la chaleur, la soif sont survolés pour se concentrer sur l’aspect psychologique. Le début semblait annoncer Tad, le petit garçon comme personnage principal, avec sa mère, mais le livre devient bancal puisqu’à partir du commencement de leur calvaire, Tad ne devient plus qu’un personnage auquel il est fait référence certes , mais de façon détachée, comme si il n’avait que peu d’importance.
Enfin, il est dommage que l’auteur ne puisse s’empêcher de nous lancer subrepticement sur la piste du surnaturel, son domaine de prédilection, alors que l’histoire pourrait nettement s’en passer.
Mais je vous garantis cependant qu'il y a de fortes chances pour qu'une fois commencé ce roman, vous irez jusqu'au bout.
Il était une fois, il n'y a pas si longtemps de cela, un monstre qui vivait à Castle Rock, petite ville du Maine. En 1970, il tua une serveuse répondant au nom d'Alma Frechette; en 1971, une femme appellé Pauline Toothaker et Cheryl Moody, une jeune étudiante; en 1974, une jolie fille dénommée Carol Dunbarger; en automne 1975, une institutrice appelée Etta Ringgold; enfin, au début de l'hiver de cette même année, une écolière nommée Mary Kate Hendrasen.